mercredi 28 octobre 2009

Une semaine de dengue

L'épidémie de dengue est là, forte cette année semble t-il. Elle m'a valu de nombreux aller-retours dans l'un des hôpitaux les plus modernes de Delhi. D'abord, comme toujours, la foule. Des femmes en sari, en burka sombres, d'autres à la pointe de la mode, ciglées Vuitton, Ralph Lauren, le portable collé à l'oreille. Des hommes en kurta, des indiens pâles qui tripotent leur chapelet en attendant qu'on les appelle. Le personnel est efficace bien qu'un peu débordé. Première règle : payer avant de consulter. Deuxième règle : pas de civilité, il faut jouer des coudes pour éviter qu'une famille sikh passe devant vous sans rien vous demander.
Et puis soudain, alors qu'on se dit que l'attente va être longue dans l'immense salle, une infirmière vous appelle : c'est à vous. Miracle de l'Inde ....

samedi 17 octobre 2009

Happy Diwali !


Aujourd'hui c'est Diwali, la fête des lumières, le nouvel an hindou. Depuis plusieurs jours déjà, les diiliwalas, comme on appelle ici les habitants de Delhi, préparent de ce grand événement : achats de fruits secs et de friandises, de dias, ces petites lampes à huile en terre cuite qu'on installe partout chez soi pour que Lakshmi, la déesse de la prospérité, visite sa maison. Depuis hier déjà, on rend visite à la famille, aux amis et aux voisins pour se souhaiter "happy Diwali". Aujourd'hui, on prie chez soi ou sur son lieu de travail et à la nuit tombée, on allume les lampes et on lance des pétards et des feux d'artifice dans la rue.
Diwali, c'est aussi la saison des mariages : il y a deux jours, un beau marié est passé sur son cheval blanc dans notre rue ...

jeudi 15 octobre 2009

Les ballons

Scène surréaliste croisée aujourd'hui : une bataille d'enfants-vendeurs de ballons au milieu des embouteillages.


Il est 20 heures et le flot de voitures attend nerveusement la fin interminable du feu devant nous. Nous sommes quelques jours avant Diwali, la fête des lumières qui marque la fin de l'année dans le calendrier hindou de l'Inde du Nord. Tous les deliites font leurs courses en prévision de cette fête. Soudain, des petits vendeurs de ballons s'agglutinent. Des éclats de voix jaillissent des moteurs qui tournent dans la nuit. Un enfant se précipite sur un autre les bras encombrés de sa précieuse marchandise. Les bouquets de ballons commencent alors à danser au-dessus des voitures, alors que les coups partent.
Etrange instant où se superpose la violence brute de ces enfants à la poésie colorée des ballons.



vendredi 9 octobre 2009

La voix d'Indira

Avez-vous déjà entendu la voix d'Indira Gandhi ? En français ?
Elle est fluette, assez au haut cherché. Son français est excellent, l'accent est léger, les mots choisis. Parfois, la construction de ses phrases fait penser à celle d'un enfant.
Mais aussi, elle appuie sur certaines syllabes de telle façon que soudain, derrière la douceur de la voix, affleure l'immense détermination de celle qui parle.
"Non, l'Inde ne veut pas la guerre avec le Pakistan au Cachemire. Oui, la majorité des Cachemiris souhaitent que leur région reste indienne".
Indira répond poliment aux questions du journaliste, sans se laisser destabiliser un seul instant par ses remarques. Sa voix est à l'image de ses propos : maîtrisée et emprunte d'une force gigantesque que rien ne semble pouvoir arrêter.

jeudi 8 octobre 2009

L'enregistrement

Aujourd'hui, nous sommes allés nous déclarer administrativement comme résidents en Inde. Dehors, la longue queue des nouveaux arrivés grimpe les marches du bâtiment dans lequel se trouvent les services d'immigration. Afghans, Irakiens, Tibétains, Chinois, Iraniens, Africains attendent depuis plusieurs heures déjà. Des djelabas couleur sable, des drapés rouges sombres, des voiles colorés : c'est le Moyen-Orient et l'Asie qui défilent devant nous.

Un soldat sort, en grande tenue, son plumet multicolore sur la tête.

A l'étage, plusieurs guichets accueillent les candidats : les fonctionnaires indiens arrivent tranquillement et s'installent à leur bureaux où s'amoncellent des piles de formulaires et de documents maculés de poussière. Peu à peu, la salle se remplit : des hommes à la barbes noires discutent dans la file réservée aux afghans, un couple d'irakiens s'assoit près de nous.
Un petit homme se faufile entre les bureaux avec une bouilloire en fer blanc et remplit les gobelets des fonctionnaires qui tamponnent les liasses de documents, insensibles aux sollicitations des uns et des autres.
Deux heures plus tard, nous ressortons, croisant une file ininterrompue d'immigrants. Ceux-là resteront toute la journée à attendre.

lundi 5 octobre 2009

Premières fois

Voilà, çà y est, nous sommes à Delhi depuis une semaine.
Et déjà, je dresse ma liste des "premières fois" :
- première fois que je croise un mort, emmailloté dans une pièce de tissu safran, installé sur une échelle à 7 barreaux comme le veut la tradition hindou et porté à bout de bras par quatre hommes dans la rue.
- première fois que j'achète une sole dans la chaleur suffocante d'un marché. Les poissons sont installés dans des corbeilles et des bassines à même le sol. Les mouches, l'odeur pestilentielle, la foule dense, soulèvent le coeur.
- première fois que je croise une femme qui fait sont jogging en salwar-kameez (vous savez, ce pantalon avec une tunique et une écharpe portés par les femmes indiennes) dans Lodi Garden !
- première fois que je lis l'Hindustan Times en buvant du thé indien (avec du lait et beaucoup de sucre).
Rares ont été des journées qui m'ont apporté autant de nouveautés.
Bienvenue dans ce blog qui, je l'espère, vous fera mieux connaître l'Inde !